LE PASSAGE DES JARDINS
ZAC Centre Moutier AUBERVILLIERS
Concours d'architecture pour Ia réalisation d'une opération de logements en accession
PROGRAMME:
LIEU:
DATE:
MOA:
PHASE:
BUDJET:
SURFACE:
100 logements + activités
Aubervilliers
Novembre 2022
Verrecchia / Séquano Résidentiel
Consultation sans suite
11.7 M
Parcelle: 5 505 m2 - SDP: 7 334 m2 dont 371 m2 commercial
Le travail initial des urbanistes de l'agence uapS a permis d'identifier Ia nature du tissu urbain qui caractérise le site. II s'inscrit dans un ilot ancien du tissu du faubourg. Si le foyer villageois d'Aubervilliers a pris place plus à I ‘Est, d'autres polarités se sont développées autour de voies structurantes et notamment le long de Ia rue Heurtault qui autrefois était une voie entre Paris et Saint Denis, qui passait par Aubervilliers. Cette voie était parallèle à un cours d'eau qui passait sous l 'actuelle rue du Goulet, rejoignait Saint Denis et en alimentait les bastions. En quittant Ia ville, il méandrait et irriguait les cultures de la Plaine des Vertues selon un parcellaire maraicher en lanières, encore lisible sur Ia cadastre d'Aubervilliers.
Le parcellaire ancien dans le sens du drainage a servi plus tard de base au découpage urbain. Le passage crée par le projet ravive ce lien fort Est-Ouest et le découpage parcellaire perpendiculaire à cette venelle réintroduit le vocabulaire des sentes, ici habitées alors qu’autrefois elles étaient cultivées et jardinées.
Cette nouvelle traversée qui relie les rues Goulet et Heurtault structure le projet qui est conçu à I ‘image d'une « Villa parisienne » au sens d'une venelle résidentielle (comme par exemple Ia Villa des Boers, dans le 19eme) avec deux immeubles de logements collectifs inscrits à l'alignement des rues existantes, qui marquent les accès au passage, et un cœur d'ilot surprenant, jardine et apaise, qui accueille une quarantaine de logements intermédiaires et de maisons ateliers d'artistes. Ces deux univers contrastes offrent aux futurs habitants une grande diversité de situations résidentielles, et un espace commun intérieur qui les rassemble.
Les immeubles de logements collectifs sont conçus comme des immeubles de ville qui offrent une écriture contemporaine tout en faisant écho aux architectures de faubourg qui caractérisent le quartier, et dont uapS a dressé l’inventaire : des architectures aux volumétries simples, avec un soubassement qui dialogue avec les espaces publics et une écriture de baies régulière dans les étages qui exprime sans ambigüité le caractère domestique du bâtiment. La matérialité minérale et robuste (pierre et enduits) correspond à cet adressage sur rue et a cette volonté de contribuer à fabriquer un paysage urbain continu et harmonieux. Les volumes restent modestes pour correspondre à Ia morphologie du quartier, qui reste composite avec une réelle mixité des formes et des émergences présentes ici et Ià.
Les bâtiments en cœur d'llot sont organisés en lanières perpendiculaires au passage, et offrent I ‘image de grandes maisons de ville mitoyennes assemblées en petites rangées, accueillant en réalité des logements intermédiaires superposes deux a deux (et exceptionnellement superposant trois logements), de façon à minimiser les parties communes, en référence au logement individuel dense. Ces constructions pourraient être réalisées en bois, en alternant des parements de façade en bardage bois et en enduit a Ia chaux. Les soubassements le long de Ia venelle restent en pierre, dans Ia continuité des soubassements des immeubles sur rue, mais réalises avec de Ia pierre de récupération (éventuellement issue de Ia déconstruction des immeubles actuels, ou de filières de réemploi mobilisables sur le territoire de Plaine Commune) sur une assise en pierre taillée, ce qui fabrique une ambiance plus bucolique qui fait corps avec les aménagements des espaces extérieurs jardines. Les constructions en plâtre évoquent les anciennes "maisons en plâtre" caractéristiques de l'histoire maraichère des lieux, et dont un témoignage subsiste aux n° 68 et 70 de Ia rue Heurtault. Les toits en zinc fabriquent une silhouette qui se découpe dans le ciel et contribue également à évoquer une échelle urbaine intermédiaire de faubourg, dans Ia continuité historique des lieux.
Les gabarits sont contrastes (R+4/R+5 cotes rue, et R+2/R+3 en cœur d'ilot) mais les retraits et épannelages divers, ainsi que l'organisation des logements, permettent de garantir l'ensoleillement, l'éclairage naturel et l’intimité de chacun.
L’orientation nord-sud des cours et jardins en lanières permet de préserver l'ensoleillement de ces espaces extérieurs même en hiver.
Une articulation fine des volumes le long des rues permet également de préserver Ia qualités des constructions existantes (à proximité de Ia maison individuelle de Ia rue Ferragus, en observant une mise à distance suffisante ; en mitoyenneté le long de Ia rue des Goulets, au contact avec le pavillon du n°2, ou vis-à-vis des arrières des parcelles situées le long de Ia rue du Moutier.)
La parcelle est aménagée comme un grand jardin dans lequel viennent se glisser les habitations : les secteurs en pleine terre sont les plus vastes possible, en dehors des emprises nécessaires pour le pare de stationnement enterre, et des constructions proprement dites. Les lanières jardinées perpendiculaires à Ia venelle offrent une alternance de cours privatives d'accès aux logements, et de jardins privatifs en pleine terre pour les logements de rez-de-chaussée. Aucun logement a rez-de-chaussée n'est directement adresse sur des espaces publics : ces surfaces sont principalement occupées par les services communs lies aux logements, et par des surfaces pouvant accueillir des commerces ou des activités. La programmation de ces locaux pourra donc utilement activer les espaces publics et favoriser une vie de quartier conviviale. Le long de Ia venelle, des « maisons ateliers » organisées sur trois niveaux disposent d'un espace d'atelier a rez-de-chaussée, directement au contact avec le passage, pouvant accueillir des artistes ou des artisans. Ils auraient ainsi « pignon sur rue », et pourraient animer Ia venelle par leur présence et leurs activités. Les ateliers peuvent être associes aux logements en duplex qui les surplombent, mais les deux entités peuvent aussi fonctionner indépendamment l'une de l'autre. Cote rues, les immeubles d'habitat collectif offrent à rez-de-chaussée de belles surfaces commerciales pouvant chacune disposer d'extensions extérieures sous Ia forme de terrasses, qui profitent de Ia présence du passage. Du côté de Ia rue du Goulet, nous imaginons l'installation d'un café Brasserie qui pourrait mettre à profit Ia terrasse ensoleillée aménageable au démarrage du passage. A l'autre extrémité du passage, un autre commerce d'angle est possible, en lien avec Ia polarite commerciale déjà présente à proximité. Un troisième commerce est aussi prévu à l'angle de Ia rue Ferragus qui pourrait par exemple accueillir un fleuriste
MGAU architecte et mandataire, avec Atelier Invit, architecte, CO2 (Céline Orsingher paysagiste), VIZEA et ALP Ingénierie, économiste.